tag:blogger.com,1999:blog-70569506001628484002024-02-08T01:38:57.355+01:00Les Délaissés 2 Unknownnoreply@blogger.comBlogger1120125tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-90582823612877846932013-12-17T23:43:00.002+01:002013-12-19T16:12:50.279+01:001120<i>Et voilà c'est fini.</i><br />
<i>Merci à ceux, certainement pas très nombreux, qui auront lu au moins quelques bribes de cette histoire. Elle n'est cependant pas tout à fait terminée : l'histoire d'Iris se poursuit sur Les Délaissés-3 et celle de Monsieur Camille, espérons-le, sortira quelque jour de l'état catatonique où nous l'avons laissée sur Les Délaissés-1.</i><br />
<i>Quant à moi, je compte bien reprendre celle de notre Lulu et la remanier dans une optique de publication papier. Reste également à répertorier l'ensemble des personnages, à refaire une plus belle carte et à produire de nouvelles images.</i><br />
<i>À BIENTÔT !</i>Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-27275837923429991132013-12-17T23:39:00.001+01:002013-12-17T23:39:15.149+01:001119Je m'en vais dans la montagne, menée par une flamme rouge. Je retourne là-bas, guidée par un renard. Il m'attend, tranquillement assis sur son derrière, à la lisière du bois. Je cours jusqu'à ma cabane. J'entasse quelques affaires dans mon sac à dos, je m'habille, enfile ma vieille veste, mes brodequins, lace mes guêtres et sors en laissant la porte ouverte. Je ne prends pas ma pétoire : là où je vais, je n'en aurai pas besoin.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-69447418086701245202013-12-17T23:31:00.000+01:002013-12-19T16:14:46.003+01:001118Le château est en feu, le château part en fumée. Maintenant, j'ai compris. Et je ris. Je n'arrête pas de rire. Je n'arrêterai plus. Les autres, ceux des tribus, les Cavaliers, les invités ne comprennent pas. D'abord, ils croient à une blague, un son et lumière, un feu d'artifice. Et puis ils ne rient plus, commencent à s'agiter, à s'inquiéter. Et puis ils finissent par comprendre, mais c'est trop tard.<br />
Ils sont partis.<br />
Chloé, Corentin, Elvire et Jaurès, Jean-Claude et les autres. Ils sont partis. Ils ont mis le feu au château et se sont évanouis dans la fumée. Ils sont partis et ne reviendront plus. Personne ne les rattrapera jamais, ils sont partis. Tu m'entends, Justice ? Ils sont partis. Tu ne les auras pas. Et toi non plus, Sergi, pauvre connard ! Ils s'échappent. Ils vous échappent comme ils s'étaient échappés, déjà, il y a trente ans. Vous ne les aurez jamais ! Et moi non plus vous ne m'aurez pas. Moi aussi jepars. Moi aussi je m'en vais...Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-69880159777065718142013-12-15T13:53:00.000+01:002013-12-15T21:05:52.891+01:001117Corentin sourit de toutes ses dents, tel un gros chat de Cheshire. Si elle avait un peu plus de lettres, cela ne devrait pas rassurer Justice. Bientôt le chat s'effacera, disparaîtra, ne laissera derrière lui que ses dents, pointues et redoutablement moqueuses. Justice ne sait rien de ce qui l'attend. Moi non plus et c'est sans doute préférable. Pour l'heure elle sourit, elle aussi. Tout le monde sourit, et tous ces sourires en éclatantes demi-lunes illuminent la nuit tombante. Ils flottent en l'air, à hauteur d'homme, de femme et d'enfant, se renvoient l'un à l'autre une blancheur gelée qui donne envie de mordre. Seule je ne souris pas car mon amour n'est pas là. J'ai les mains chaudes. Je les aurais posées sur ses seins. Je ne souris pas, je n'ai pas envie qu'on me voie. Je ne souris pas, je vis, je bouge quand tout le monde est figé. Je me faufile au milieu d'un peuple de statues souriantes. Où sont mes amours ? Où est Chloé ? Où est Catherine ? Où sont Liseron, Lisbeth, Manon, Milka, Virginie, délurée et honteuse de ce que nous faisions, Minne et Haha que j'embrassais tour à tour à treize ans ? Où sont mes démons ? Où sont-ils ceux qui m'ont violée, ceux qui m'ont battue et ravagée ? Vous, je ne dirai pas vos noms, vous êtes morts. Je ne vous ferai pas revenir, vous êtes morts. Je vous échappe. Pour toujours je vous échappe. Je ne souris pas, je suis une souris, accouchée d'une montagne et je vais rejoindre son ventre. Te voilà, petit renard ? Te voilà enfin ? Montre-moi, mon guide, montre-moi, je te suis.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-47709856404120661082013-12-15T13:30:00.001+01:002013-12-15T13:30:22.903+01:001116 Elle paraît un peu décontenancée. Sans doute ne s'attendait-elle pas à un si bon accueil de la part de ceux qui, quelques semaines auparavant, se montraient ses opposants les plus farouches. Sans doute se dit-elle aussi que le réalisme et la lucidité finissent ont fini par prévaloir. Les châtelains rentrent dans le rang, à la niche, les confiseurs ! Dans un mois ou deux, ils me mangent dans la main, à nous confitures et pâtes de fruit.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-66562869988424038682013-12-14T13:04:00.002+01:002013-12-15T13:23:56.559+01:001115Justice met pied à terre. Pas de kalachniquoi pour elle, mais un gros pistolet à la ceinture, dans un étui, à la ceinture. Bientôt, on pourra l'appeler Ranka.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-40816954558379271432013-12-14T13:02:00.000+01:002013-12-14T13:02:20.410+01:001114Des kalachniquoi ?<br />
En tout cas, ça leur tient le dos droit. Ils ont fière allure, les guerriers de la steppe ! Et ça n'empêche par Jaurès et Chloé, tout sourire, de leur indiquer l'écurie qu'ils ont cramée quelques semaines plus tôt. Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-83969094262029328122013-12-14T00:15:00.002+01:002013-12-14T00:15:22.371+01:001113Ce qu'on n'a aucune peine à voir, par contre, ce sont les armes qu'arborent la plupart d'entre eux. Moi, je n'y connais rien, mais j'entends quelqu'un, près de moi, s'exclamer :<br />
"Putain ! Des kalachnikov !"Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-21429253273029588892013-12-14T00:10:00.002+01:002013-12-14T00:10:59.646+01:001112Et voilà la cavalerie ! Se détachant sur fond de coucher de soleil, comme de juste. Ils sont une bonne quarantaine, Justice ne fait pas les choses à moitié. Chamarrés comme des guerriers sioux revus par les hordes mongoles, fils du Hun et du Cosaque, ils pénètrent dans le parc sans égards pour les allées ratissées. J'ai beau les dévisager un par un, je ne vois pas ma hussarde préférée. Elle doit être consignée, de garde ou de corvée de patates. Me voilà privée de ma seule joie...Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-11898364477497410972013-12-12T22:40:00.000+01:002013-12-13T16:23:31.759+01:001111Les Tatoués, en revanche, sont déjà là et cela se connaît. Ce sont ceux de Joëlle, ceux qui n'ont pas de sang sur les mains. Ils se tenaient sur leurs gardes en arrivant, ils paraissaient intimidés, presque mal à l'aise. Le château, peut-être...<br />
La bière aidant, ils ont cependant rapidement pris l'air du bureau et, maintenant, il n'y a guère qu'eux pour s'amuser vraiment, sans arrière pensée. Eux et Bonbon. Elle s'est trouvé un cavalier parmi eux, un énorme type tatoué jusque sur la figure et percé de partout. M'est avis qu'elle a bien l'intention de vérifier à brève échéance s'il l'est <i>vraiment</i> de partout...Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-15532156085538526062013-12-12T22:33:00.000+01:002013-12-12T22:33:41.103+01:001110Le soir tombe déjà, la fête va bientôt commencer. Les cavaliers ne sont pas encore là. Viendront-ils, cette fois-ci ? Et Liseron ? Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-76980566681393341362013-12-11T23:57:00.001+01:002013-12-11T23:57:28.074+01:001109Quelqu'un me prend par la main. C'est Catherine. Je me sens rougir. Elle est plus belle que jamais, resplendissante, et je dois faire un effort pour me souvenir qu'elle ne m'aime plus.<br />
"Viens, Lu, ne reste pas là..."<br />
Elle m'entraîne un peu à l'écart, sous le couvert des arbres. Nous nous asseyons dans l'herbe, l'une près de l'autre. Je n'ose pas la toucher, je n'ose pas parler, je n'ose rien faire.<br />
"Tu sais que je vais m'en aller, Lu ?"<br />
Une boule dans la gorge, je me contente de hocher la tête.<br />
"Je... je voulais m'excuser, Lu. Je ne veux pas qu'on se quitte fâchées...<br />
- Je ne suis pas fâchée...<br />
- Je n'ai pas toujours été juste envers toi. Surtout... surtout après tout ce que tu as fait pour moi et...<br />
- Je n'ai rien fait...<br />
- Si. Énormément. Et je ne pourrai jamais te le rendre. Mais je ne voudrais pas que tu croies que... que... c'était par intérêt ou quoi. Je t'aimais, Lu. Je t'aimais vraiment. Et, d'une certaine façon, je t'aime encore. C'est juste que... je ne sais pas bien faire quand...<br />
- Je sais, Cat', c'est rien...<br />
- Tu ne m'en veux pas ?<br />
- Ben non..."<br />
Et c'est vrai. Je ne lui en veux pas. Je n'en veux à personne, comme si tout m'était devenu profondément indifférent. Étranger. Visiblement soulagée, elle se lève.<br />
"Je vais me chercher une bière, tu en veux une ?<br />
- Plus tard... Je te rejoindrai." <br />
Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-46803173864338293282013-12-11T23:34:00.001+01:002013-12-11T23:34:51.782+01:001108"Sors de là, ma Lulu, il fait beau dehors !"<br />
"Tu es dans mes jambes, là, ma chérie..."<br />
"Ça va, Lu ?"<br />
Non, ça ne va pas tellement, en fait. Ils sont trop gais, trop excités, ça cache quelque chose... Où sont Avril et Monsieur Camille ? Je ne les ai pas vus depuis trois jours au moins. Et le château a un drôle d'air penché, comme si tout allait soudain basculer. D'une seconde à l'autre, le sol pourrait aussi bien s'abaisser, la grande table, les bancs, les chaises et la vaisselle glisser lentement dans un abîme où je les rejoindrais.<br />
Une brusque montée d'angoisse m'éjecte d'un seul coup du recoin où je m'étais réfugiée. Ils ont raison, il fait beau dehors. Je sors par la porte-fenêtre, le pas hésitant, en me tenant au mur.<br />
Dehors, il y a trop de monde, trop de lumière, trop de bruit. Je ne sais plus où me mettre. Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-5617900804599881832013-12-09T23:18:00.002+01:002013-12-11T19:20:32.280+01:001107Ils sont venus, ils sont tous là, par petits groupes circonspects, le sourire crispé de qui marche depuis longtemps sur des œufs. Cabaniers, Communeux, tous arborent l'air franc du morveux mal mouché. Sitôt passées les embrassades de rigueur, on s'en va dresser le camp dans son coin, on se concentre sur le frichti, on aère son couchage. L'embarras le disputant à la nervosité, la gêne aux grands sourires faux-culs, on se demande manifestement ce qu'on fout là.<br />
Les seuls que ça n'a pas l'air de déranger, ce sont nos Châtelains. Ils sont partout à la fois, s'agitent beaucoup, distribuant à qui veut nourriture et boisson, généreusement saupoudrées d'éclat de rire et de bonnes blagues. Je ne sais rien de leurs projets mais je ne veux rien savoir. Je préfère me retirer dans la cuisine où, si l'on me cherche, on me trouvera comme à l'accoutumé, bayant aux corneilles.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-73686470408602760182013-12-06T22:51:00.002+01:002013-12-06T22:51:28.309+01:001106"Et à part ça... ça boume ?<br />
- Ben oui, comme tu vois...<br />
- Je vois, je vois. Et... tu fais quoi en ce moment ?<br />
- J'attends un renard."<br />
<br />Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-80114920643152039072013-12-05T23:00:00.001+01:002013-12-05T23:00:33.693+01:001105Du coup, ils sont moins nombreux que d'habitude, comme s'ils hésitaient soudain, portés par je ne sais quelle superstition, à délaisser leurs champs et leurs étables, même pour quelques jours. Les Grenouilles et Bonbon, de toute évidence, ne sont venues que pour moi. Je les retrouve moins exubérantes, presque inquiètes. Bonbon, avec tout ce qu'elle peut de discrétion, s'enquiert de mon état.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-49260846474213163742013-12-05T22:53:00.002+01:002013-12-05T22:53:59.188+01:001104Le temps, de toute façon, n'existe plus. À peine suis-je sortie de bras de Chloé que se montrent les premiers invités. Ce sont ceux du Bouquet, bien entendu, nos amis, nos frères et, certainement, les prochains sur la liste des Cavaliers. Comme nous, ils avaient cru pouvoir être tranquilles. Comme nous, ils n'avaient pas jugé utile de s'entourer de murs. Comme nous, ils n'ont pas passé commande auprès de Sergi. Pardon : de ce connard de Sergi.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-72343532106018231092013-12-04T23:52:00.002+01:002013-12-05T22:45:45.871+01:001103Je n'aurai pas à attendre longtemps, j'en ai la certitude. Chaque jour, à l'est, la montagne se fait plus brillante et désirable. Je vis désormais dans une paix que rien ne saurait ébranler. Encore un peu, je prêche aux moineaux, au Frère Soleil et je convertis les loups.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-58138892760440044152013-11-29T15:32:00.000+01:002013-11-29T15:32:18.713+01:001102Mai tire à sa fin, les invitations sont lancées. Pour une fois, ce n'est pas moi qui m'y suis collée. De toute façon, je n'ai jamais servi à grand-chose : tout s'est toujours su très vite, chez nous... Mais, au fond, je préfère qu'on n'ait pas besoin de moi car, moi aussi, je me prépare à partir. Je ne fais pas de bagages, non, je ne ravaude pas mes chaussettes en prévision des longues marches qui m'attendent, je n'entasse pas de provisions dans un sac, non. J'attends. Le renard a promis qu'il reviendrait me chercher pour m'emmener dans la montagne. Je suis prête. Je l'attends.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-19095131415999704142013-11-28T14:29:00.001+01:002013-11-29T15:23:12.988+01:001101"On n'aurait pas dû..."<br />
J'ai la tête posée sur son ventre. Elle me caresse les cheveux. Je ne réponds pas.<br />
"On n'aurait pas dû... Ce sera encore plus dur de partir. De te laisser...<br />
- Vous ne me laisserez pas. Je vais partir, moi aussi.<br />
- Je voudrais tant que tu viennes avec nous...<br />
- Je ne peux pas, Chloé, tu sais bien...<br />
- Mais cette histoire de montagne... Qu'est-ce que tu feras, toute seule ?<br />
- Je ne serai pas toute seule.<br />
- Je t'aime, Lu. C'est compliqué...<br />
- Moi aussi je t'aime. Mais c'est tout simple, en réalité.<br />
- Pour moi, c'est compliqué. Des fois, c'est comme si tu étais ma petite fille, j'ai envie de prendre soin de toi, de te couver comme une mère poule. Limite de te faire des petits plats ou de regarder si tu t'es bien lavée derrière les oreilles. Et d'autre fois... d'autres fois, j'ai juste envie de te faire l'amour. Tu es belle. J'aime tout de toi.<br />
- Mais je suis folle...<br />
- Tu n'es pas folle. Et même ça, ce qui t'arrive en ce moment... ça te rend encore plus belle. Tu n'as jamais été aussi belle que maintenant que je vais te quitter.<br />
- Ne dis pas ça. Je serai toujours avec vous.<br />
- Avec nous ? Comment veux-tu ?<br />
- Je me débrouillerai.<br />
- J'ai peur, Lu...<br />
- Peur ? De quoi ?<br />
- Je ne sais pas. De perdre tout ça, je crois. De te perdre.<br />
- Tu ne me perdras jamais.<br />
- À chaque fois, quand tu partais, je ne vivais plus...<br />
- Je suis toujours revenue."Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-6893928317140914362013-11-28T00:01:00.001+01:002013-11-28T14:05:16.861+01:001100Les jours passent, le temps s'en va. Depuis l'aveu de Corentin, ma vie de château se teinte d'excitation et de mélancolie. Je deviens douce. Je n'ai jamais été aussi douce. Au point que Chloé, un soir, m'admet dans son lit pour la première fois depuis très longtemps. Je croyais avoir tout oublié, son odeur, son corps si plein et rond, le poids de ses seins et cet air de surprise qu'elle a toujours quand elle jouit. Je me trompais.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-63718924132660041622013-11-26T18:41:00.001+01:002013-11-27T23:47:17.310+01:001099"Non, ils n'ont pas peur... Mais tu les connais. Ils sont déjà en cheville avec Sergi, à ce qu'il paraît. Et ils discutent avec Justice depuis longtemps, aussi.<br />
- Dans notre dos?<br />
- Sans nous le dire, en tout cas. On redécouvre la diplomatie, en plus du reste...<br />
- Et s'ils avaient raison, au fond ? Nous sommes peut-être de grands naïfs, non ?<br />
- Peut-être...Mais qu'est-ce que ça change ? Ce n'est pas la vie dont nous voulions. Nous sommes parvenus à l'éviter pendant trente ans, c'est déjà beau...<br />
- Vous partez quand ?<br />
- On pourrait dès maintenant. Mais tu connais Jaurès : il lui faut du panache, de l'insolite et du mystère ! C'est bientôt le solstice. Comme l'année dernière, la fête a été gâchée, il veut remettre ça cette année...<br />
- Ici ?<br />
- Oui.<br />
- Et on invite tout le monde ?<br />
- Tout le monde.<br />
- La réconciliation générale, quoi...<br />
- Tu as tout compris, ma Lulu" sourit-il d'un air de vieux chat malin.Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-85216213956521904962013-11-24T11:47:00.001+01:002013-11-26T18:33:12.131+01:001098"La forêt, c'est le meilleur choix. Les Cavaliers, Sergi... tous ils en ont peur. Ils ne viendront pas nous y chercher, ne t'inquiète pas.<br />
- Mais comment vivrez-vous, là-dedans ? Vous n'êtes pas habitués... Les ours...<br />
- Ne t'inquiète pas, ma Lulu. On y arrivera.<br />
- Je devrais venir avec vous...<br />
- C'est ce que nous aurions voulu. Mais tu te sens appelée ailleurs...<br />
- Je ne pourrai pas m'y soustraire, Corentin...<br />
- Tant pis."<br />
C'est mon tour d'avoir les larmes aux yeux.<br />
"Et... quand est-ce que vous comptez partir ?<br />
- Bientôt. Tout est prêt, maintenant.<br />
- Et le château ?<br />
- Jérôme et Céleste ont décidé de s'installer au village...<br />
- Et Catherine ?<br />
- Elle part, elle aussi. Mais pour Bon-encontre. Elle a négocié de son côté, sans nous en parler.<br />
- Avec les ruches ?<br />
- Avec les ruches.<br />
-<b> </b>Ben ils n'ont pas peur à Bon-Encontre..."Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-47236733571433304522013-11-23T13:32:00.001+01:002013-11-24T11:29:05.154+01:001097"Viens avec nous, Lu. Nous aurons besoin de ton habitude de la forêt, de ton expérience...<br />
- Réza connaît aussi bien la forêt que moi, tu sais..."<br />
Il se tait, la tête entre les mains, puis, absent, se remet à parler, comme pour lui-même.<br />
"On ne va pas se laisser tondre... C'est nous qui, en grande partie, avons créé cet endroit. On y a cru, on s'est battu pendant des années pour parvenir à vivre ici, en paix, loin de tout ce que nous haïssions... L'argent, la propriété, les armes... Dieu... enfin tout, quoi. Nous y avons cru et nous y étions parvenus, je crois. Toutes ces années... Et puis voilà que tout recommence. En quelques mois, tout recommence... Mais il faut qu'ils sachent, tous, Justice, Sergi, Anne, tous... Il faut qu'ils sachent qu'ils ne nous auront pas. Ils peuvent avoir tout le reste, ce château, les terres, tout ce qu'ils veulent, mais ils ne nous auront pas. Nous vivrons encore, loin d'eux, loin des lois qu'ils veulent nous imposer. Nous n'avons rien à perdre que notre confort, après tout. Et peut-être nous sommes nous finalement trop reposés sur notre confort..."<br />
J'ai posé mes mains sur les siennes. Elle sont chaude et rugueuses.<br />
"Et les autres ? Qu'est-ce qu'il en pensent ?<br />
- Les autres..." répond-il avec un sourire d'amertume, "pour les autres, on est des déserteurs. Des capitulards, si tu préfères. On fuit la réalité plutôt que de l'affronter en face... enfin, tu imagines...<br />
- Et eux ? Ils comptent résister ?<br />
- Tu veux que je te dise ? Je ne leur donne pas deux mois avant de baiser les pieds de Sergi pour se procurer des armes à leur tour. Ou bien ils paieront la taxe, comme tout le monde, pour avoir la paix."<br />
<br />
<br />Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-7056950600162848400.post-31662482153356585942013-11-22T23:39:00.000+01:002013-11-23T13:11:51.743+01:001096"La montagne... Oui, bien sûr..." murmure-t-il comme pour lui-même.<br />
"Tu comprends, hein ? Elle m'appelle. Je l'entends. Je l'entends souvent. Le renard me le dit aussi.<br />
- Le renard ?<br />
- Ben oui. C'est mon ami. Il me guide et il m'aide."<br />
Je rêve ou il écrase une larme ?<br />
"Ça va Corentin ?<br />
- C'est juste... Lu, tu as l'air si heureuse quand tu parles de ta montagne, et maintenant de ce renard...<br />
- Mais je suis heureuse, Corentin. Je suis heureuse, tu sais ? Et puis je vous aime. Mais il faut que je parte, moi aussi.<br />
- Pars avec nous...<br />
- Non, Corentin.<br />
- Qui prendra soin de toi ?<br />
- Là où je vais, ce ne sera plus nécessaire, crois-moi. "Yannhttp://www.blogger.com/profile/07344829166638635430noreply@blogger.com0