Ils sont venus, ils sont tous là, par petits groupes circonspects, le sourire crispé de qui marche depuis longtemps sur des œufs. Cabaniers, Communeux, tous arborent l'air franc du morveux mal mouché. Sitôt passées les embrassades de rigueur, on s'en va dresser le camp dans son coin, on se concentre sur le frichti, on aère son couchage. L'embarras le disputant à la nervosité, la gêne aux grands sourires faux-culs, on se demande manifestement ce qu'on fout là.
Les seuls que ça n'a pas l'air de déranger, ce sont nos Châtelains. Ils sont partout à la fois, s'agitent beaucoup, distribuant à qui veut nourriture et boisson, généreusement saupoudrées d'éclat de rire et de bonnes blagues. Je ne sais rien de leurs projets mais je ne veux rien savoir. Je préfère me retirer dans la cuisine où, si l'on me cherche, on me trouvera comme à l'accoutumé, bayant aux corneilles.
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