Et voilà c'est fini.
Merci à ceux, certainement pas très nombreux, qui auront lu au moins quelques bribes de cette histoire. Elle n'est cependant pas tout à fait terminée : l'histoire d'Iris se poursuit sur Les Délaissés-3 et celle de Monsieur Camille, espérons-le, sortira quelque jour de l'état catatonique où nous l'avons laissée sur Les Délaissés-1.
Quant à moi, je compte bien reprendre celle de notre Lulu et la remanier dans une optique de publication papier. Reste également à répertorier l'ensemble des personnages, à refaire une plus belle carte et à produire de nouvelles images.
À BIENTÔT !
Les Délaissés : trois blogs pour une seule histoire, vue par trois personnages différents. Les trois blogs peuvent se lire séparément.
Voici l'histoire de Lu.
Voici l'histoire de Lu.
L'histoire de Camille est accessible en cliquant sur le lien ci-contre : Les Délaissés 1, celle d'Iris ici : Les Délaissés 3
On consultera d'autre part avec profit L'encyclopédie des Délaissés
Et aussi (dans un autre registre) : dOg, Du sarin dans le plastibulle, On verra bien, La brosse à reluire, L'agrégonaute et Le valet de carreau
On consultera d'autre part avec profit L'encyclopédie des Délaissés
Et aussi (dans un autre registre) : dOg, Du sarin dans le plastibulle, On verra bien, La brosse à reluire, L'agrégonaute et Le valet de carreau
mardi 17 décembre 2013
1119
Je m'en vais dans la montagne, menée par une flamme rouge. Je retourne là-bas, guidée par un renard. Il m'attend, tranquillement assis sur son derrière, à la lisière du bois. Je cours jusqu'à ma cabane. J'entasse quelques affaires dans mon sac à dos, je m'habille, enfile ma vieille veste, mes brodequins, lace mes guêtres et sors en laissant la porte ouverte. Je ne prends pas ma pétoire : là où je vais, je n'en aurai pas besoin.
1118
Le château est en feu, le château part en fumée. Maintenant, j'ai compris. Et je ris. Je n'arrête pas de rire. Je n'arrêterai plus. Les autres, ceux des tribus, les Cavaliers, les invités ne comprennent pas. D'abord, ils croient à une blague, un son et lumière, un feu d'artifice. Et puis ils ne rient plus, commencent à s'agiter, à s'inquiéter. Et puis ils finissent par comprendre, mais c'est trop tard.
Ils sont partis.
Chloé, Corentin, Elvire et Jaurès, Jean-Claude et les autres. Ils sont partis. Ils ont mis le feu au château et se sont évanouis dans la fumée. Ils sont partis et ne reviendront plus. Personne ne les rattrapera jamais, ils sont partis. Tu m'entends, Justice ? Ils sont partis. Tu ne les auras pas. Et toi non plus, Sergi, pauvre connard ! Ils s'échappent. Ils vous échappent comme ils s'étaient échappés, déjà, il y a trente ans. Vous ne les aurez jamais ! Et moi non plus vous ne m'aurez pas. Moi aussi jepars. Moi aussi je m'en vais...
Ils sont partis.
Chloé, Corentin, Elvire et Jaurès, Jean-Claude et les autres. Ils sont partis. Ils ont mis le feu au château et se sont évanouis dans la fumée. Ils sont partis et ne reviendront plus. Personne ne les rattrapera jamais, ils sont partis. Tu m'entends, Justice ? Ils sont partis. Tu ne les auras pas. Et toi non plus, Sergi, pauvre connard ! Ils s'échappent. Ils vous échappent comme ils s'étaient échappés, déjà, il y a trente ans. Vous ne les aurez jamais ! Et moi non plus vous ne m'aurez pas. Moi aussi jepars. Moi aussi je m'en vais...
dimanche 15 décembre 2013
1117
Corentin sourit de toutes ses dents, tel un gros chat de Cheshire. Si elle avait un peu plus de lettres, cela ne devrait pas rassurer Justice. Bientôt le chat s'effacera, disparaîtra, ne laissera derrière lui que ses dents, pointues et redoutablement moqueuses. Justice ne sait rien de ce qui l'attend. Moi non plus et c'est sans doute préférable. Pour l'heure elle sourit, elle aussi. Tout le monde sourit, et tous ces sourires en éclatantes demi-lunes illuminent la nuit tombante. Ils flottent en l'air, à hauteur d'homme, de femme et d'enfant, se renvoient l'un à l'autre une blancheur gelée qui donne envie de mordre. Seule je ne souris pas car mon amour n'est pas là. J'ai les mains chaudes. Je les aurais posées sur ses seins. Je ne souris pas, je n'ai pas envie qu'on me voie. Je ne souris pas, je vis, je bouge quand tout le monde est figé. Je me faufile au milieu d'un peuple de statues souriantes. Où sont mes amours ? Où est Chloé ? Où est Catherine ? Où sont Liseron, Lisbeth, Manon, Milka, Virginie, délurée et honteuse de ce que nous faisions, Minne et Haha que j'embrassais tour à tour à treize ans ? Où sont mes démons ? Où sont-ils ceux qui m'ont violée, ceux qui m'ont battue et ravagée ? Vous, je ne dirai pas vos noms, vous êtes morts. Je ne vous ferai pas revenir, vous êtes morts. Je vous échappe. Pour toujours je vous échappe. Je ne souris pas, je suis une souris, accouchée d'une montagne et je vais rejoindre son ventre. Te voilà, petit renard ? Te voilà enfin ? Montre-moi, mon guide, montre-moi, je te suis.
1116
Elle paraît un peu décontenancée. Sans doute ne s'attendait-elle pas à un si bon accueil de la part de ceux qui, quelques semaines auparavant, se montraient ses opposants les plus farouches. Sans doute se dit-elle aussi que le réalisme et la lucidité finissent ont fini par prévaloir. Les châtelains rentrent dans le rang, à la niche, les confiseurs ! Dans un mois ou deux, ils me mangent dans la main, à nous confitures et pâtes de fruit.
samedi 14 décembre 2013
1115
Justice met pied à terre. Pas de kalachniquoi pour elle, mais un gros pistolet à la ceinture, dans un étui, à la ceinture. Bientôt, on pourra l'appeler Ranka.
1114
Des kalachniquoi ?
En tout cas, ça leur tient le dos droit. Ils ont fière allure, les guerriers de la steppe ! Et ça n'empêche par Jaurès et Chloé, tout sourire, de leur indiquer l'écurie qu'ils ont cramée quelques semaines plus tôt.
En tout cas, ça leur tient le dos droit. Ils ont fière allure, les guerriers de la steppe ! Et ça n'empêche par Jaurès et Chloé, tout sourire, de leur indiquer l'écurie qu'ils ont cramée quelques semaines plus tôt.
1113
Ce qu'on n'a aucune peine à voir, par contre, ce sont les armes qu'arborent la plupart d'entre eux. Moi, je n'y connais rien, mais j'entends quelqu'un, près de moi, s'exclamer :
"Putain ! Des kalachnikov !"
"Putain ! Des kalachnikov !"
1112
Et voilà la cavalerie ! Se détachant sur fond de coucher de soleil, comme de juste. Ils sont une bonne quarantaine, Justice ne fait pas les choses à moitié. Chamarrés comme des guerriers sioux revus par les hordes mongoles, fils du Hun et du Cosaque, ils pénètrent dans le parc sans égards pour les allées ratissées. J'ai beau les dévisager un par un, je ne vois pas ma hussarde préférée. Elle doit être consignée, de garde ou de corvée de patates. Me voilà privée de ma seule joie...
jeudi 12 décembre 2013
1111
Les Tatoués, en revanche, sont déjà là et cela se connaît. Ce sont ceux de Joëlle, ceux qui n'ont pas de sang sur les mains. Ils se tenaient sur leurs gardes en arrivant, ils paraissaient intimidés, presque mal à l'aise. Le château, peut-être...
La bière aidant, ils ont cependant rapidement pris l'air du bureau et, maintenant, il n'y a guère qu'eux pour s'amuser vraiment, sans arrière pensée. Eux et Bonbon. Elle s'est trouvé un cavalier parmi eux, un énorme type tatoué jusque sur la figure et percé de partout. M'est avis qu'elle a bien l'intention de vérifier à brève échéance s'il l'est vraiment de partout...
La bière aidant, ils ont cependant rapidement pris l'air du bureau et, maintenant, il n'y a guère qu'eux pour s'amuser vraiment, sans arrière pensée. Eux et Bonbon. Elle s'est trouvé un cavalier parmi eux, un énorme type tatoué jusque sur la figure et percé de partout. M'est avis qu'elle a bien l'intention de vérifier à brève échéance s'il l'est vraiment de partout...
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